Néons :Tron Legacy

Publié le par PimentWouj

Quel est l'ultime fantasme du "geek" fan de jeux vidéos ? Traverser l'écran - ben voyons ! - et se retrouver projeté dans l'univers du héros qu'il incarnait la seconde d'avant !

 

En 1982, Steven Lisberger embarquait Disney et Jeff Bridges dans l'aventure TRON, mettant en scène un programmeur génial, Kevin Flynn, se faisant spolier de ces créations. Dématérialisé par un méchant programme de contrôle, il était alors envoyé sous forme virtuelle dans l'ordinateur principal de la société ENCOM. Avance rapide: 29 ans plus tard, c'est au tour de Joseph Kosinski d'enrôler le duo et de nous propulser tous yeux devant dans l'univers TRON.

 

J'en fais la précision, même si cela me paraît - plus que - désuet : rien d'original dans l'histoire de TRON l'héritage. L'introduction plante l'illustrative "disparition" de Kevin Flynn, qui laisse derrière lui un môme - Sam - grand admirateur de son père autant qu'orphelin. Sommes-nous surpris de découvrir en lui un petit quelque chose de John Connor ? Pas vraiment. Sam Flynn est donc présenté comme un fils rebelle, geek et légèrement marginal. Comme son père bien des années avant lui, on le voit s'introduire illégalement dans la tour ENCOM. La suite ? Et bien, évidemment rien de bien folichon ne se déroule "in the real world". La vraie raison pour laquelle vous voulez aller voir ce film, c'est la promesse d'un voyage virtuel saisissant.

 

TronLegacy


Sur ce point, TRON l'héritage tient ses promesses. Nous sommes loin de la migraine ophtalmique collée par le premier opus aux couleurs flashies complétées d'un flou "électronique". Le monde virtuel de ce 2ème film est sombre. Et les reliefs sont découpés au néon fluo orange ou bleu. Les scènes de courses en moto ou de duels au disque sont époustouflantes. Jeff Bridges n'étant pas du genre à prendre le melon, il offre une prestation sobre, crédibilisant la sagesse de "celui qui n'a pu revenir de là-bas".

 

Cependant, cela ne suffit pas à sauver l'absence - quasi-totale - de bases solides, ni à masquer l'odeur de réchauffé. Car il flotte une désagréable impression de plagiat par moments. Un parfum de Matrix pour être plus précise. Tout d'abord, l'atmosphère sombre et continuellement orageuse du monde virtuel rappelle celle du monde réel de Matrix. Le concept des Iso, nés spontanément dans le système, rappelle la renaissance des humains qui perçoivent l'existence de la Matrice. Et force est de constater que la scène de la discothèque ressemblait - trop ? - à celle mettant en scène Lambert Wilson et Monica Bellucci dans la trilogie. Le personnage de Castor/Zuse, insaisissable, traître et doté d'un rire facile n'était pas sans évoquer le Mérovingien. Bref, beaucoup de trop de similitudes pour les ignorer tout bonnement.

 

À toujours vouloir nous servir des prétextes pour nous proposer un nouvel objet commercial, l'industrie du cinéma finie par - trop - nous prendre pour des imbéciles et à passer à côté de mieux. Ainsi, là où un film entièrement tourné vers l'univers virtuel de l'ordinateur aurait pu faire merveille, un épisode "sportif" entièrement tourné vers des duels moto/disque par exemple, a-t-on voulu nous faire gober une histoire - suite - fade et ennuyeuse. Le titre même de TRON n'a plus d'intérêt, dans la mesure où, déjà au second plan dans le 1er opus, le programme TRON est quasi-absent du second. Certes, la 3D/popcorn fonctionne bien, mais il y a comme un vide.En définitive, ce film est une bonne récréation visuelle pour la partie "monde informatique". Mais à 12 euros la place en moyenne, on pouvait s'attendre à mieux en terme d'exploitation d'images 3D. Seuls les heureux voisins de salles IMAX auront un spectacle plus "awesome".Un dernier point pour la bande-son offerte par le duo français Daft Punk qui donne un relief indéniable à la plupart des scènes 3D.

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