Truie di Mansion

Publié le par PimentWouj

Un phénomène interplanétaire a balayé la Terre en 2009 : la 3D au cinéma ! 


Le réalisateur James Cameron a ouvert la voie en décembre 2009 avec la sortie de son film Avatar. Le spectateur s'est ainsi retrouvé affublé de lunettes ressemblant à de grossières imitations de Ray-Ban Wayfarer, pour pouvoir contempler un spectacle censé être "à couper le souffle". Le public semblait un tantinet "Marie-couche-toi-là", tremblant déjà de plaisir au simple fait de voir les fraises Tagada et autres oursons de la pub Haribo lui arriver dans la tronche... (moi aussi d'ailleurs...x_x). Oublions le film en lui-même (car non ce n'est pas un article sur Avatar, Foutredieu !) et concentrons-nous sur la 3D en elle-même et sa "valeur ajoutée" dans les films.


La 3D c'est quoi (en quelques mots) ? Souvent associée au numérique, la 3D est en fait un terme qui désigne les caractéristiques de l'espace qui nous entoure en matière de largeur, hauteur et profondeur. Il s'agit en d'autres termes de donner du "relief" à l'image. Le numérique est ici une "simple" solution technique qui permet d'avoir une diffusion en relief plus facile. Quand aux fameuses lunettes 3D, louées ou vendues (selon les cinés et sans règle claire d'ailleurs...hem...), elles utilisent un procédé technique basé sur la projection polarisée ou alternée.

La différence entre ces lunettes et les fameuses "rouge & vertes" d'hier ? Et bien celles-ci utilisaient la technique dite de l'anaglyphe. Ainsi, une image étant composée des 3 couleurs RVB (Rouge Vert Bleu), on applique un filtre rouge, sur la scène filmée avec l'oeil gauche de la caméra; et un filtre vert et bleu sur l'oeil droit. Résultat : l'effet de relief est obtenu par le fait que le cerveau recevra une image par oeil grâce à la séparation Rouge/Cyan. Le rendu est très moyen !


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Actuellement vous pouvez acheter et garder des lunettes pour les salles utilisant la projection polarisée 


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La polarisation consiste en (très) gros, à orienter la lumière dans l'espace. L'image va donc ensuite être propagée selon une certaine technique, en étant polarisée à l'horizontale par un projecteur et à la verticale par un autre. Au niveau des lunettes, le verre de gauche ne laissera par exemple passer que les images polarisées à l'horizontale et le verre droit celles polarisées à la verticale. (en très gros résumé j'insiste


Ces 2 types de lunettes sont celles dites "passives" (chômeuses de cat1 ?) alors qu'un 3ème modèle sont "actives" (travailleuses à temps plein ?) et permettent de reconstituer un effet stéréoscopique par rayonnement infrarouge : les lunettes à projection alternée.


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Ces lunettes sont "louées" par les cinémas le temps de la séance. Elles sont plus lourdes, plus chères et de qualité supérieure. Elles fonctionnent avec une batterie. Elles sont composées de cristaux liquides qui vont obstruer l'oeil gauche quand l'image de droite sera projetée et vice versa. En gros (vraiment très gros), la vision de l'oeil gauche et de l'oeil droit doivent être alternées suffisamment rapidement pour que le cerveau ne perçoive pas la différence entre les images superposées. Le nombre d'images par seconde passe de 24 à 48 dans ce procédé. Le cerveau reçoit ainsi 2 images différentes en pensant les recevoir en même temps et cela donne une impression de profondeur.


Si vous ne comprenez rien, allez voir du côté de l'ami Wikipédia qui se fera un plaisir de vous embrouiller encore plus sérieusement !


La valeur ajoutée de la 3D maintenant : effectivement certaines scènes de films ressortent "grandies" avec la 3D. Le relief donne une brillance, une lumière et une perspective unique (que je soupçonne être orgasmique uniquement sur grand écran ...). Les mouvements gagnent en fluidité et la sensation de "vivre" certains moments est très agréable. Cependant, si j'avoue avoir adoré vivre des courts-métrages en 3D lors de mon séjour au Futuroscope il y a 3 ans (sensations garanties !), je ne suis pas spécialement fan de porter des lunettes (en plus des miennes) pendant en moyenne 2h, ni de devoir réfléchir à ma place dans la salle pour ne pas être lésée ! (eh oui...). Car qui dit 3D dit se mettre dans les premiers rangs afin d'avoir un champs de vision plus concentré sur l'écran et donc une meilleur immersion...


Sur le fond, je ne me pose ni pour ni contre la 3D. Les avancées technologique : c'est bien. Celles qui sont partagées avec la masse populaire et non réservée à une élite freudienne c'est encore mieux. Mais évidemment, les Dieux fourbes du mercantilisme ont vu leur chance (sentez les vibrations trépidantes et acerbes dans ma voix!). Le prix d'une place de ciné "normale" étant déjà pour moi très onéreux et abusif actuellement (9.7€ en moyenne !!); il fait carrément un bon avec la location des lunettes (ou leur achat selon la technologie proposée/imposée). J'entendais l'autre jour une spectatrice dans un reportage TV, ayant presque des trémolos dans la voix en disant "il faut penser aussi que ça doit coûter très chers aux studios pour nous faire plaisir". Par soucis de politesse et pour ne pas te choquer, toi, lecteur innocent, je ne dirai pas quels mots me sont venus à l'esprit a ce moment là... Bref. C'est très cher. Mais au moment de la sortie d'Avatar, je constatais avec plaisir qu'une version 2D (too "dépassée" ?) était également proposée dans certains cinémas Pathé notamment. C'est terminé ! Désormais tous les films visionnables en 3D ne sont programmés... qu'en 3D !


Hem alors là, je crie presque à la discrimination : non seulement celle (importante) du portefeuille, mais aussi celle de la condition ophtalmologique individuelle (d'votre vision quoi). Parce nombre d'enfant et adultes ont des problèmes visuels ne leur permettant pas ou peu de pouvoir profiter de la technologie 3D. Or on pourrait au moins maintenir quelques séances en 2D pour ceux qui sont en difficulté visuelle. 


En résumé : le cinéma doit continuer d'évoluer et de progresser. C'est ce qu'il fait depuis qu'il a été inventé et ce qu'il fera toujours. Le spectateur doit savoir accueillir ce qui vient du cinéma. Mais le cinéma doit aussi respecter son public. A nous d'imposer aussi nos choix. Cessons de nous laisser dicter nos modes et nos passions. A nous de dire ce qui doit se faire, ce qu'on veut voir et à ne pas hésiter à boycotter les salles obscures quand elles sommencent à nous prendre un peu trop pour des pigeons ! 


Après ce discours militant de dernier ordre, et alors que j'entends déjà autour de moi des brebis égarées scandant hargneusement : "un écran 3D maintenant c'est obligé!"; je m'en vais me faire un café, et regarder le programme ciné de la semaine, en 2D...

 

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M
<br /> Hé bien, grosso modo, je crois que nous sommes d'accord, Mokona. Je suis allé voir Avatar pour profiter de la 3D offerte par ce qui tient tout de même du film événement. Je pense que je n'y serai<br /> pas allé pour le même film en 2D et, depuis, j'ai vu des dizaines de longs-métrages bien meilleurs que celui-là sur le plan scénaristique, et où le format 3D ne me manque absolument pas.<br /> <br /> Alice, vu en 3D aussi, ne m'a pas emballé. La 3D ne m'a pas semblé y apporter quoi que ce soit. Sauf dans le portefeuille du distributeur, effectivement...<br /> <br /> On dit parfois que la 3D est l'avenir du cinéma. Je ne sais pas quoi en penser. Ce qui est sûr, c'est que les industriels ont senti le filon et que je suis sûr que les télés 3D viendront vite<br /> supplanter la magie de l'écran géant sur ce domaine aussi. Après, je continue de penser que d'un point de vue artistique et/ou scénaristique, la 3D est un outil qui peut s'avérer intéressant si<br /> elle est utilisée judicieusement, comme un vrai argument dramatique et pas simplement tel un gadget destiné à attirer des gogos. Se généralisera-t-elle ? Je préfère ne pas émettre d'avis sur ce<br /> point. Je constate en effet que toutes les grandes révolutions du cinéma (le parlant, la couleur) ont connu leur période de scepticisme. Je lisais dernièrement qu'un grand critique des années 20<br /> avait déclaré que le parlant au cinéma avait la même valeur que du rouge à lèvres sur la Vénus de Milo. On sait ce qu'il advint...<br /> <br /> En résumé: je suis pour la 3D, mais utilisée intelligemment. Et ce n'est pas la seule 3D qui m'amènera à aller voir le premier film venu...<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Ton dernier paragraphe me concerne : même si un film en 3D me faisait envie (dans la mesure où cela concerne à 99% des films à très grand spectacle cela limite un peu pour le moment), je n'irai pas<br /> le voir car ma seule expérience (Alice de Burton) a été très déplaisante : 1h de migraine sur deux heures de films (et encore la 3D n'est pas exploitée à fond dans ce film il paraît...), autant<br /> dire que je n'y retournerai pas... et devoir donc se passer de films juste parce qu'ils ne sont pas diffusés en 2D, c'est effectivement une discrimination.<br /> Je suis cependant d'accord dans l'idée que, peut-être, certains films tournés intégralement en 3D ne sont pas "transposables" en 2D. Après tout pourquoi pas, je ne suis pas ingénieure en<br /> cinématographe. J'aurais ma réponse en mai 2011 avec la seconde partie du 7ème opus de "Harry Potter", qui sera diffusé en 3D, bien qu'initialement tourné en 2D. Nous laissera-t-on le choix ? ...<br /> réponse dans quelques mois !<br /> <br /> <br />
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