L’Éloge du Baiser

Publié le par PimentWouj

 

 

J'ai des trucs, machins, bidules très intéressants sur lesquels j'ai envie d'écrire en ce moment - si, si, je vous assure. Mais en fait non, je choisis de balancer quelques mots sur un sujet profondément cul-cul - n'y voyez aucun mauvais jeu de mots d'avance merci : le baiser


Vous avez remarqué comment on fait tout un pataquès avec le sexe; ce qu'il faut faire ou ne pas faire le premier soir, le fait de boire plus d'un verre ou non devant son partenaire lors du premier rencard, string ou shorty, fellation or not fellation, blablabla... pourtant on oublie de parler de l'essentiel de la collision de deux êtres humains pour la première fois : le moment où l'on s'embrasse. 

Vous pouvez avoir passé des heures à vous maquiller, avoir convoqué le Trium Vira de vos meilleures copines - qui peut comprendre une personne du sexe opposé...enfin un keum quoi - pour vous aider à choisir LA tenue parfaite, avoir balancé les deniers destinés aux croquettes du chat pour vous offrir LES escarpins fatals ou avoir été vous faire torturer toute la sainte journée dans un salon d'esthétique; rien ne compte autant que ce qui va se passer pendant les quelques secondes où le futur objet de - toute - votre attention va coller ses lèvres aux vôtres, mélanger son souffle et sa salive et aspirer vos dernières résolutions - pour peu qu'il y en ai véritablement eues ... Ce moment comporte parfois deux étapes distinctes : 


- le baiser volé : prélude fugace ou ses lèvres effleurent les vôtres et s'envolent sans autre forme de cérémonie. L'expectative affolante qui s'en suit vous plonge dans un bain de soupçons en tous genres et dans une rêverie béate - et il faut bien le dire parfaitement stupide. A ce stade si vous avez goûté à quelque chose de sublime et délicieux, un état de manque vous rendant plus que sympathisante avec le hard-junkie du coin s'empare de vous. C'est le début de la fin... Ce baiser volé c'est un mini-shoot d'adrénaline qui fait trembler l'élastique de vos dessous - si vous en portez bien sûr - et vous colle une sueur froide sous-épidermique inconnue des scientifiques. C'est une arme de destruction massive. Vous êtes en manque d'un truc plus énorme encore que pourtant vous n'avez même pas totalement approché. Vous filez un mauvais coton.

 

- Le baiser posé : celui-là vient comme l'Etoile du Matin se lève dans le ciel. Cette fois vous vous y attendez et pourtant vous en tremblez encore plus. Votre identité et votre âge n'existent plus. Et vous regrettez de ne pas vous être entraînée sur l'oreiller hier soir quand vous en aviez encore le temps - parce que peut-être qu'en fin de compte.... ça s'oublie !!! Vous savourez ce que vous attendiez avec la même ferveur qu'un pèlerin catholique devant la Lance de Longinus et le Suaire du Turin réunis. Comme Giselle de Gerville vous êtes gourmande et vous goûtez à tout avec un caprice non dissimulé : ses lèvres, sa langue, son odeur, la douceur de sa peau,... Vous appréciez la force de l'Homme et celle du Mâle. A cet instant s'il répond à toutes vos attentes il peut quasiment tout vous demander - j'ai bien dit "quasiment". Un vertige sidéral vous submerge. Votre corps vous envoi des signaux inconnus et/ou oubliés. Quelque chose s'illumine en vous juste parce que cette bouche a fusionnée avec la vôtre. S'il voulait être sage c'est de toute façon vous qui prenez ses mains pour les envoyer sur les sentiers qu'elles n'osent pas - ouais genre ! - arpenter. Une manifestation organique et magnétique se produit entre vous. Vos mains ne peuvent plus s'empêcher de réclamer sa peau. Vos lèvres veulent rencontrer les siennes, encore... jusqu'à en perdre le souffle. Caresser son visage, ses cheveux,... sentir son corps se presser contre le vôtre... tout ça est intiment lié à ce "simple" baiser. Cette fois c'est bon, vous êtes en perdition. Impossible de faire comme ci cet instant n'avait jamais existé...

 

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Le Baiser illustration ©Moko Mad'moiselle

 

Alors bien sûr derrière, si le plus-et-affinité suis, il y a là aussi de quoi tartiner des lignes pour dire combien c'est bon et affolant. Mais quand même, le sexe concret c'est un peu plus compliqué et on comprend aisément les effets qui peuvent suivre. Alors que le baiser; s'attend-t-on vraiment à ce qu'il produise une telle apocalypse ? 

 

"Chaque baiser est un tremblement de terre" a dit Lord Byron. La suspension du temps qui suit la fin du premier baiser est d'ailleurs souvent insoutenable...comme le chaos laissé par un séisme. L'autre sait-il que l'on veut encore et encore l'embrasser, jusqu'à ne plus pouvoir s'en passer...? Sait-il que désormais sa marque est posée sur vous et qu'elle ne peut vous quitter ? Sait-il combien déjà... le manque de lui vous fait silencieusement hurler ? 


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M
Je me sens tout émoustillé à vous lire ...que c'est beau!<br /> Un flots de souvenirs vient de resurgir ;<br /> Lé bécot (pas le Gilbert) ,que c'est beau!
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P
oh que merci !