Livre VS Film : The Descendants

Publié le par PimentWouj

Il y a quelques temps, je me suis rendue dans une salle - très - obscure pour voir The Descendants, film d'Alexander Payne avec George Clooney et basé sur le roman éponyme de Kaui Hart Hemmings. Ce roman, je l'avais lu et fini la veille d'aller voir le film. Mauvaise option...

 

TheDescendants

 

En matière d'adaptations de romans, je suis souvent déçue lorsque je vois un film tiré d'un livre que j'ai adoré. Moyens et format oblige, il manque toujours des éléments "liants", des détails infimes et le casting ne colle pas toujours avec l'image que le lecteur passionné s'est fait des personnages... Au final, je me suis souvent sentie spoliée de matière romanesque et trahie à la place de l'auteur pour le respect de son oeuvre. 

La bande-annonce de The descendants était prometteuse. L'ambiance musicale plantait le décor hawaïen et le casting semblait emprunt de justesse. Quand on a lu le roman, on ne peut qu'approuver le choix de Clooney pour jouer le rôle de Matt King. Mais d'emblée, 2/3 trucs clochaient. Pourquoi Joanie King s'appelle désormais Elisabeth King ??? Que vient faire cette réplique bidon ou Brian Speer dis qu'"ils l'ont fait 2 fois" dans la chambre des King ? Etc... Bref, passons. 

 

The Descendants, le film - .com, nous parle de la vie bouleversée de Matt King, après que sa femme Elisabeth a été victime d'un accident lors d'une course de bateau. D'un côté, Matt doit se charger du quotidien de ses filles : la turbulent petite Scottie et la belle-rebelle Alex. Et de l'autre, il doit gérer la vente de dernière terres vierges de l'île, héritée de ses ancêtres hawaïens. Cerise sur le gateau, il apprend bientôt que sa femme avait un amant et se met en tâte de le trouver pour lui permettre de dire adieu à Elizabeth. George Clooney et sa joyeuse tribu mènent, avec une tristesse retenue, une quête improbable. Georgie balance constamment entre deux tons, avec ce flegme et ce charisme qu'on lui connaît. Il est touchant, et les jeunes acteurs qui l'accompagnent le sont également. La musique choisie est un délice. Et en plein hiver, nous voilà à admirer quelques paysages hawaïen... Et pourtant...

 

Pourtant nous sommes loin de la force du roman. Au fil des pages de The Descendants, le récit est mené aussi bondissant que le sont les humeurs et sentiments de ceux qui connaissent des périodes troubles. L'écriture à la première personne renforce la connivence entre le lecteur et le personnage de Matt King. Bien que peu épais, ce roman explore la personnalité de chacun des personnages importants du récits. On oscille constamment entre instants présents et souvenirs du passés, moments de larmes et anecdotes hilarantes. Je suis passée du rire aux larmes maintes fois et j'ai ressenti la foi en l'autre que l'on peut parfois avoir. Plus qu'à travers des images chocs ou des docu-fictions, j'ai compris ce que peut être le voyage initiatique des hommes et femmes qui connaissent des drames mais qui malgré tout, gardent leur dignité. Là ou le film coupe l'histoire en quatre, le livre lui tisse finement et habilement les fils qui nous permettent de comprendre les névroses et les liens de la famille King. La comparaison est fatale.

 

The Descendants est donc, pour moi, avant tout une histoire à lire qu'à voir. Alexander Payne a réussit un film joli et touchant, mais cela fait pâle figure face au roman émouvant et vivant de Kaui Hart Hemmings. Comme dirait l'autre "Y'a pas photo !"

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